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symbolique du nazisme qui envahit une ville. Albert Camus se tourne vers un 
humanisme sceptique (incrédule) et lucide pour lequel il convient avant tout d'être 
juste. Il est prix Nobel de littérature en 1957 et meurt dans un accident de voiture. 
 
b. Quelques œuvres : 
• Révolte dans les Asturies (théâtre, 1936) 
• La Mort heureuse (roman, 1936-1939) 
• L'Étranger (roman, 1942) 
• Le Mythe de Sisyphe (essai, 1942) 
• La Peste (roman, 1947) 
• L'Homme révolté (essai, 1951) 
• L'Eté (essai, 1954) 
• La Chute (roman, 1956) 
• Les Possédés (théâtre, 1959) 
 
c. Citation et extraits des textes de Camus à exploiter en TD: 
 
- La citation d'Albert Camus la plus célèbre sur « absurde » est la suivante : 
Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. Ce monde en lui-même 
n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, 
c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont 
l'appel résonne au plus profond de l'homme. L'absurde dépend autant de 
l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à 
l'autre comme la haine seule peut river les êtres. 
Le Mythe de Sisyphe, Albert Camus, éd. Gallimard, 1994, p. 38 . 
 
2. Etude de l’Incipit de L’Etranger : Aujourd’hui ma mère est morte 
 
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un 
télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments 
distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. L’asile de vieillards est à 
Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et 
j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain 5 soir. 
J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser 
avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce 
https://www.dicocitations.com/citation_auteur_ajout/47915.php
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n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû 
lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me 
présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me 
verra en deuil. 
Pour le moment, c’est un peu comme si 10 maman n’était pas morte. Après 
l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure 
plus officielle. J’ai pris l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au 
restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour 
moi et Céleste m’a dit : « On n’a qu’une mère. » Quand je suis parti, ils m’ont 
accompagné à la porte. J’étais un peu étourdi 15 parce qu’il a fallu que je monte 
chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son 
oncle, il y a quelques mois. J’ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, 
cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur 
d’essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J’ai dormi 
pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, 20 j’étais tassé contre un 
militaire qui m’a souri et qui m’a demandé si je venais de loin. J’ai dit « oui » pour 
n’avoir plus à parler. L’asile est à deux kilomètres du village. J’ai fait le chemin à 
pied. J’ai voulu voir maman tout de suite. Mais le concierge m’a dit qu’il fallait que 
je rencontre le directeur. Comme il était occupé, j’ai attendu un peu. Pendant tout ce 
temps, le concierge a parlé et ensuite, j’ai vu le directeur : il m’a reçu dans son 
bureau. C’était un petit vieux, avec la Légion d’honneur. Il m’a regardé de ses yeux 
clairs. Puis il m’a serré la main qu’il a gardée si longtemps que je ne savais trop 
comment la retirer. Il a consulté un dossier et m’a dit : « Mme Meursault est entrée 
ici il y a trois ans. Vous étiez son seul soutien. » J’ai cru qu’il me reprochait quelque 
chose et j’ai commencé à lui expliquer. Mais il m’a interrompu : « Vous n’avez pas 
à vous justifier, mon cher enfant. J’ai lu le dossier de votre mère. Vous ne pouviez 
subvenir à ses besoins. Il lui fallait une garde. Vos salaires sont modestes. Et tout 
compte fait, elle était plus heureuse ici. » J’ai dit : « Oui, monsieur le Directeur. » Il 
a ajouté : « Vous savez, elle avait des amis, des gens de son âge. Elle pouvait 
partager avec eux des intérêts qui sont d’un autre temps. Vous êtes jeune et elle 
devait s’ennuyer avec vous. » C’était vrai. Quand elle était à la maison, maman 
 
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passait son temps à me suivre des yeux en silence. Dans les premiers jours où elle 
était à l’asile, elle pleurait souvent. Mais c’était à cause de l’habitude. Au bout de 
quelques mois, elle aurait pleuré si on l’avait retirée de l’asile. Toujours à cause de 
l’habitude. C’est un peu pour cela que dans la dernière année je n’y suis presque 
plus allé. Et aussi parce que cela me prenait mon dimanche- sans compter l’effort 
pour aller à l’autobus, prendre des tickets et faire deux heures de route. (...) . 
L’étranger, Albert Camus, I, chapitre 1 
 
Le nom de Camus, est associé à la pensée absurde à laquelle il a consacré une 
trilogie dont un roman, L’Etranger (1942), un essai, Le Mythe de Sisyphe (1942) et 
une pièce de théâtre, Caligula (1944). L’Etranger est donc le premier volet de la 
trilogie est un roman court qui se situe avant la 2nde Guerre Mondiale et qui est 
centré sur le personnage Meursault. 
 
-L’incipit67 de L’Etranger 
La première page d’un roman est une étape codifiée du récit qui a pour 
fonctions principales de donner un certain nombre d’informations au lecteur et de 
susciter sa curiosité. L’incipit ou début de L’Etranger d’Albert Camus, roman 
publié en 1942, est particulièrement déstabilisant. L’Etranger s’inscrit dans le 
courant de l’absurde68 qui amène à réfléchir sur le sens de la condition humaine. 
Meursault, le narrateur, est un modeste employé de bureau, à Alger. Dans ce roman, 
il retrace son existence médiocre, limitée au déroulement mécanique de gestes 
quotidiens et à la quête instinctive de sensations élémentaires. Lorsque s’ouvre ce 
roman, il apprend le décès de sa mère. C’est donc un registre tragique qu’on 
s’attend à trouver dans cette page. Or, il n’en est rien. 
 
-Mouvements du texte : 
 
67 nom masculin invariable (Réf. ortho. nom masculin)(latin incipit, il commence) 1.Premiers mots d'un 
manuscrit, d'un ouvrage.2. Premiers mots ou premières notes d'un ouvrage vocal ou instrumental. 
68 Issu de l’existentialisme en philosophie, les auteurs de ce courant abordent surtout l’absurdité de la condition 
humaine, l'incohérence, la répétition, l’étrangeté, la solitude, le non-sens, l’inconscient et l’insignifiance. Ils 
refusent le réalisme, la psychologie et les structures traditionnelles de l'art. 
 
 
 
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I-Entréeabrupte dans le roman : la mort de la mère 
II-Préparatifs pour l’enterrement 
III-Le trajet 
Problématique : Dans quelle mesure ce texte/ce héros s’avère-t-il déconcertant ? 
 
L’incipit de L’Etranger semble très étrange. Certes, le narrateur nous présente une 
intrigue dès le début avec un personnage principal Meursault dans un cadre 
spatiotemporel très précis. Ce sont des éléments conventionnels de la tradition 
romanesque. Mais cet incipit est également déroutant. En effet, le lecteur peine à 
comprendre le personnage avec un degré zéro de l’écriture. Cela est accentué par 
l’indifférence étonnante face aux évènements importants qui le touchent, par son 
manque de sentiments et par l’anormalité de la chronologie de la narration. Cela fait 
de lui un personnage coupé du monde et ancré dans un incipit qui remet en cause les 
conventions romanesques. 
 
 
- Sujet sur un texte de L’existentialisme est un humanisme de Sartre. 
 « S’il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui 
serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition. Ce 
n’est pas par hasard que les penseurs d’aujourd’hui parlent plus volontiers de la 
condition de l’homme que de Sa nature. Par condition ils entendent avec plus ou moins 
de clarté l’ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation fondamentale dans 
l’univers. Les situations historiques varient : L’homme peut naître esclave dans une 
société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire. Ce qui ne varie pas, c’est la nécessité 
pour lui d’être dans le monde, d’y être au travail, d’y être au milieu d’autres et d’y être 
mortel... Et bien que les projets puissent être divers, au moins aucun ne me reste-t-il 
tout à fait étranger parce qu’ils se présentent tous comme un essai pour franchir ces 
limites ou pour les reculer ou pour les nier ou pour s’en accommoder. », 
 
 
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Jean-Paul SARTRE, L’existentialisme est un humanisme, Nagel 
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont 
destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les 
unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble. 
1) Quelle est l’idée principale ? Dégagez les articulations du texte. 
2) Expliquez les expressions suivantes : 
a) « il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui serait la 
nature humaine » ; 
b) « Ce qui ne varie pas, c’est la nécessité pour lui d’être dans le monde ». 
3) Discussion : Y a-t-il une nature humaine ? 
- Autres sujets de réflexion sur l’existentialisme: 
 
1. Comment le milieu littéraire français réagit -il à l’occupation allemande ? 
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur vos cours et sur vos lectures 
personnelles. 
 
2. « L’existence précède l’essence », citation est tirée de la conférence 
« L'Existentialisme est un humanisme », donnée par Jean-Paul Sartre en octobre 
1945 à Paris. Cette assertion définit, selon lui, l'existentialisme. 
Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur vos cours et sur vos lectures 
personnelles. 
 
3. Expliquez et commentez la citation suivante : « L’intellectuel est quelqu’un qui 
se mêle de ce qui ne le regarde pas ». 
Plaidoyer pour les intellectuels, Paris, Gallimard, 1972, p. 12. 
4. Selon vous, la littérature soit un moyen efficace pour faire progresser la 
société ? 
5. « J'écris pour agir », a dit Voltaire. Le rôle d'un écrivain est-il de défendre des 
 
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valeurs auxquelles il tient ? 
6. Selon vous, les écrivains doivent-ils s’impliquer dans les grands combats ? 
vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples précis.